Ca y est, je suis à la moitié de mon stage au Luxembourg. J’y ai donc passé 1/96e de ma courte vie. It’s time to faire le point sur cette aventure au pays des banques.
Pour fêter ça, une photo de Jésus-Terminator réincarné en chat.
Un stage dans la com’
Quand j’ai commencé à dire que j’aimerais faire un stage en agence de com, j’ai reçu des regards du genre “Euh, t’es sûre ?” Parce que dans la tête des gens Agence de com = Agence de pub = Agence de gens qui sniffent de la coke (c’est pas le cas hein…) = des horaires de tarés, du stress, du stress, du stress. Je n’ai pas renoncé, malgré les avertissements de mon futur maître de stage “c’est dur, c’est stressant, on compte pas nos heures“. J’étais sur-motivée.
Bon. Trois mois après, je dois avouer, il avait raison.
J’ai mis au moins deux mois à bien intégrer les process de la boîte – je sais pas si c’est parce qu’il y en a beaucoup ou si c’est parce que je suis débile … La gestion de projet, ça signifie gérer BEAUCOUP de choses en même temps et coordonner les différentes équipes de productions : en gros, si t’oublie un truc, tu peux tout faire foirer -non, je n’exagère pas du tout.
Il y a une autre chose à laquelle il faut apprendre à s’habituer : le vocabulaire.
Comme je l’avais déjà expliqué, au début, tu comprends pas grand chose. Je me rends compte que j’ai de la chance de travailler dans une entreprise française, parce que ça aurait pu être pire – quoique, tous les mots en com sont en anglais quasiment … Par exemple, on te dit “ouai, le flag de home est en DEF ?“. Euh. Le quoi ?
Le Flag de Home, ce que je croyais que c’était :
Ce qu’est vraiment un flag de home :
On te demander si les “liens ont été taggués“. Oui, sûrement, pourquoi pas, de quoi on parle exactement ? De ça ?
Et bien non (wow, surprise 😀) il s’agit d’un processus pour donner des informations sur la provenance d’un utilisateur qui clique sur un lien. Et là tu te dis “HIIIIIIN MAIS C’EST COMME CA QU’ILS SAVENT !”
Il faut aussi s’habituer à travailler avec des clients.
Dit comme ça, ça n’a l’air de rien. Le truc, c’est que toi, toute ta vie tourne autour du client, tu ne vis que pour lui, tu attends ses validations, tu le supplies pour ses retours, tu crains ses appels inattendus …
Sauf que le client bien souvent, toi, tu ne représentes qu’1/100ème de son emploi du temps. Bien souvent, ton client est aussi contraint de collaborer avec d’autres gens dont il ne représente qu’un 1/100ème de l’emploi du temps (donc autant te dire que ces gens s’en fichent de toi comme de leur première conversation MSN – si ce que je dis n’a pas de sens, c’est parce que cet article est écrit sous l’emprise de la fièvre et que je tente vaillament de ne pas sombrer devant mon écran d’ordi). Bref, tout ça pour dire que parfois tu te retrouves dans des situations un peu compliquées.
– Quand ton client t’envoie un brief le vendredi pour un projet sensé démarrer le mardi suivant
– Quand ton client s’obstine à ne pas répondre à tes emails de demande de validation alors que vous avez déjà 3 semaines de retard
– Quand les gens qui bossent avec ton client ne lui ont fourni que des images toutes pixelisées en 15*22px et veulent que le projet soit fait ASAP
– Quand ton client travaille main dans la main avec une marque et que celle-ci, une fois que tout a été validé, envoie son “nouveau logo” parce que sur l’ancien, une des lettres n’est pas tout à fait pareil.
Être à l’étranger
Même si je suis dans une entreprise française, le Luxembourg n’en reste pas moins un pays étranger et pour s’en rendre compte, il suffit de se rendre au supermarché. Lorsqu’on va au Auchan, pas de problème, les produits sont standardisés et on trouve notre saint-môret favori. Mais lorsque que tu vas à la supérette du coin et que tu cherches des knackis toutes simples : que nenni ! Tu mangeras des wurst où tu ne mangeras point. L’autre fois je cherchais des chipolatas et le truc le plus ressemblant que j’ai trouvé, c’était des saucisses halal.
Niveau langue, même si le Français est une des langues officielles du Luxembourg, c’est un joyeux bazar. Il y a beaucoup d’étrangers – je me suis fait une copine Polonaise – qui ne parlent pas forcément anglais, allemand ou français. Et il y a les indigènes. Qui parlent le Luxembourgeois. Une langue euh, indescriptible. Malheureusement, les fonctionnaires ici se font un plaisir de t’adresser la parole en Luxembourgeois et font grave la tronche quand tu leur réponds en français. Ils sont parfois à peine polis et ne te renseignent pas très bien – et du coup tu te prends des amendes dans le train car t’as rien compris à la vie.
En tant que spécimens blonds, Gros Patapouf et moi avons été plusieurs fois pris pour des allemands, par d’autres allemands, à qui ça n’est pas venu à l’idée qu’on ne pipait pas un mot de la langue de Goethe. Quand tu es assailli par un “Ich muss pipi maren kaninchen guttentag fruchtuck funf kratzen winterfellstrasse ausgang” et que tu n’as pas Google traduction à portée de main, c’est un peu déstabilisant – oui je viens de caser tous les mots allemands que je connais écrits avec une orthographe très approximative.
Tu es loin de chez toi
Bon, le truc un peu nul quand tu es à l’étranger – OUI le Luxembourg c’est l’étranger – c’est que tu es loin de ta famille et de tes amis. J’ai pu mettre Gros Patapouf dans ma valise, mais je dois avouer que même à 24 ans, il y a des fois où j’ai envie de voir mes parents (je pense que ça veut dire que je ne suis plus une adolescente, youpi). Je relativise, car il y en a qui sont encore plus loin que moi – comme ma femmounette, qui est au pays du Curry, et qui me manque.