Quand tu es maladroit.e

J’ai décidé de consacrer cet article à la maladresse, ce fléau de l’humanité. Vous allez me dire “oh mais être maladroit c’est pas grave, c’est mignon !” et c’est vrai que la kawaii attitude implique un certain degré de maladresse, parfois un peu surjouée.

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Mais la maladresse dont je parle aujourd’hui, ce n’est pas celle qui fait naître des sourires attendris sur les visages de vos proches, mais celle qui fait rappliquer les pompiers chez vous. Celle qui vous fait vous demander comment et pourquoi vous êtes toujours en vie et en un seul morceau. Celle qui laisse des cicatrices sur votre âme – et votre égo.

Depuis ma plus tendre enfance, je possède cette habilité extraordinaire à m’exploser la tronche par terre. Mes premiers souvenirs remontent à mes trois ans, quand après une course endiablée sur un chemin caillouteux mon front a fait la rencontre d’un rocher. Si je fais le compte des chutes (ma spécialité : louper des marches dans les escaliers, mes genoux s’en souviennent), j’arrive à un résultat étonnant surtout quand sait que je ne me suis jamais fracturée un os. L’apothéose fut sûrement quand je me pris les deux pieds dans la ceinture de sécurité en sortant de la voiture, avec mon cartable sur le dos. Oui, ça fait mal.

Je vais sur mes 25 ans et pourtant je me vautre toujours joyeusement dans la rue. Cependant, mes aventures ne se limitent pas à embrasser le sol. Il y a quelque mois, j’ai vécu une histoire assez traumatisante qui fera échos aux pires craintes de ceux et celles qui utilisent un recourbe-cils. Si vous ne savez pas ce qu’est un recourbe-cils, en résumé : c’est un instrument de torture qui ressemble à des ciseaux destiné à vous faire des yeux de Barbie. Evidemment, il vaut mieux éviter de faire des mouvements trop brusques lorsque vous accomplissez cette tâche délicate.

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Sinon, c’est le drame. Du sang coule de votre paupière et vous aurez l’air chauve de l’œil pendant quelques semaines. Heureusement pour moi, je n’ai pas arraché la totalité de mes cils droits, sinon je pense que je me serais évanouie sous la douleur, assez similaire à celle d’un coup de poing dans l’oeil (nan j’exagère pas du tout, jamais.).

Cette expérience m’a vraiment convaincue que je ne pourrai jamais être chirurgienne. Quand je pense à tous ces épisodes de Grey’s Anatomy téléchargés pour rien… Bref, j’ai souvent les mains et les doigts qui font nawak. Une autre expérience douloureuse vint confirmer ce diagnostic lorsque pendant mon stage, je provoquai un tsunami caféiné sur mon bureau.

Il y a des gens qui renversent leur café, qui mettent un coup de bras dedans, qui trébuchent avec le gobelet dans les mains. Moi, j’ai tout simplement lâché mon gobelet sur mes genoux. J’étais tellement absorbée par la lecture d’un article (je précise que j’étais en pause hein, au cas où un recruteur serait dans le coin) que j’ai tout simplement oublié de tenir mon verre. Triste.

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Si l’aventure s’arrêtait là, ce serait merveilleux. J’aurais pu allonger ma pause de deux bonnes heures, rentrer chez moi, me changer etc. Car soyons honnêtes, travailler avec un jean trempé, c’est mission impossible quand ça caille.

Au lieu de ça, car je suis une stagiaire zélée, j’ai fait un break de 15 min pour aller acheter un bas de survêtement. Comme tout était super cher, j’ai fini avec le truc le moins cher en solde à ma taille a.k.a. le pantalon de Jasmine version gros pâté loukoum rose. Et j’ai passé toute la journée comme ça dans les bureaux.

Comme vous l’aurez compris, ma maladresse est souvent une menace pour mon intégrité physique. Pourtant depuis 10 ans que je fais cette taille et cette corpulence, je devrais être habituée à mouvoir mon corps de naine dans l’espace. Que nenni, mon corps est en général couvert de bleus car je passe mon temps à entrer en collision avec mon environnement. C’est pas ma faute si marcher c’est too mainstream et que je préfère sautiller/courir (d’où les chutes dans les escaliers…).

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Je n’ai pas cité dans la liste de mes ennemis les plats tout chauds, mais je suis aussi une grande spécialiste des brûlures. Très souvent j’attrape des plats brûlants à pleine mains, allez savoir pourquoi, j’aime me prendre pour Daenerys.

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La triste vérité c’est que je crame comme un allume-feu, que ce soit au soleil ou au contact d’une quelconque source de chaleur. Je ne remercierai d’ailleurs jamais assez ma bouilloire pour m’avoir rappelé que l’eau sous forme de vapeur chaude, ça crame sa mère et ça fait des grosses cloques glamour sur ton bras.

Enfin, si je n’étais un danger que pour moi-même, passe encore. Il s’avère que je mets aussi en danger les personnes de mon entourage. Si j’étais un ninja, ma meilleure arme serait mes coudes. Aiguisés comme des sabres et pointus comme … des trucs super pointus, mes coudes pourraient égorger n’importe quel ennemi. Mais en vrai je suis pas un ninja et je me contente d’enfoncer mes coudes dans les côtes de mes amis.

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Je dois dire que quand je suis au milieu d’une foule un peu oppressante, je n’hésite pas à m’en servir, mais la plupart du temps, cette utilisation n’est absolument pas voulue. Le côté positif c’est que ces coudes pointus sont combinés avec des bras pas du tout musclés, le risque reste donc assez mineur, pour l’instant. En effet, depuis que je suis en Ecosse je vais à la salle de sport, et qui sait ce que je serai capable de faire avec des gros biceps … enfin si je me déboîte pas une épaule avec une haltère avant.

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